[Ma boutique] Gérer une boutique Etsy : la partie immergée de l’iceberg

Les personnes à qui je parle de ma boutique me disent souvent que je n’ai pas beaucoup d’articles, après être allées voir sur Etsy ce que je propose.

C’est vrai que je n’ai pas beaucoup de produits. Le manuel du vendeur (la Bible pour tous les vendeurs Etsy ! ) préconise d’avoir au moins 40  voire 50 articles pour être repéré par les acheteurs. Avec une petite dizaine, j’en suis encore assez loin.

Je profite donc de ce blog (quelle chance d’avoir un blog ! Une forme qui finalement continue d’exister alors que beaucoup avaient prédit sa mort) pour expliquer les activités liées à la gestion d’une boutique Etsy. Vous comprendrez que ce que vous voyez, les articles qui sont le résultat de la phase de création, n’est que la partie émergée de l’iceberg du travail que constitue la gestion d’une boutique Etsy. Et qui sait, ce billet vous donnera peut-être envie d’ouvrir une boutique en ligne ? Ou peut-être pas…

Iceberg in the Arctic with its underside exposed, photo de AWeith, source Wikipedia Commons

 

Comme beaucoup de vendeurs Etsy, j’ai un emploi salarié qui occupe 35h de mon temps par semaine et je passe environ 10h dans les transports par semaine puisque je vis à Paris et travaille en région parisienne. Ce temps, j’essaie d’ailleurs de l’optimiser comme vous pourrez le lire dans le billet où j’explique comment je me ménage du temps pour me consacrer à mon activité créative.

Pour gérer ma boutique, je produis  des  documents et j’utilise Google Drive, une solution pratique pour y accéder de partout, tout le temps.

Voici une capture d’écran de mon Google Drive :

Dans mon Drive, j’ai choisi de classer mes fichiers dans des dossiers au nom de verbes d’action !

Il y a donc les  dossiers suivants :

  • Archiver
  • Apprendre
  • Commander
  • Communiquer
  • Créer
  • Gérer
  • Vendre

Vous avez déjà là un petit aperçu de toutes les activités liées à la gestion d’une boutique en ligne.

Créer des produits

Évidemment, gérer une boutique Etsy consiste d’abord à créer des produits. La première étape de la création est la conception. Il s’agit de concevoir d’abord sur le papier votre produit. Pour ma part, je passe par le dessin et j’ai un cahier dédié à cela. Le dessin a d’ailleurs été ma première activité créative.

Dessins réalisés dans mon enfance, d’après modèles

 

Outre le dessin, je fais aussi des recherches sur le web pour voir des réalisations du produit que je souhaite faire. La veille fait donc aussi partie de la phase de création. Je la fais tous les jours via les réseaux sociaux, les magazines de loisirs créatifs et les magazines féminins, ce que je vois dans la rue et dans les magasins.

Une fois que le produit est conçu dans ma tête, je réalise un prototype, ce qui signifie que je trace d’abord mon patron sur du papier. Puis, je réalise un prototype avec de la toile à patron ou des chutes de tissu. Cette phase donne souvent lieu à des ajustements. Je corrige donc mon patron papier par la suite et il m’est arrivé, pendant cette phase, de faire des pièces d’étude. Cela a été le cas pour les pochettes de soirée, parce que j’ai testé deux techniques pour réaliser ces pochettes afin de voir laquelle me convenait le mieux.

Vient enfin la phase de création à proprement parler qui peut être relativement longue pour un produit. Je travaille, en effet, par série, ce que j’ai fait pour les tote bags et les pochettes, par exemple. Je coupe d’abord toutes mes pièces. Je les surfile ensuite puis je couds toutes les pièces en faisant étape par étape. Je ne vois donc le résultat fini qu’à la fin… Toutefois, cette technique me permet de gagner énormément de temps et le temps, c’est de l’argent pour le client puisque le prix de l’article comprend, entre autres, le temps que j’ai passé à le réaliser. J’ai donc créé un outil qui me permet de calculer le coût de création. En cliquant ici, vous accéderez au calcul du temps passé à créer les pochettes de soirée. Je ne compte bien sûr pas dans le calcul du prix la phase de conception ni de prototypage. Vous remarquerez donc que la phase de fabrication à proprement parler a duré 15 jours pour ces produits.

Avant de créer, il faut évidemment se procurer la matière première. Le choix des tissus est essentiel pour moi. Je les commande principalement chez deux fournisseurs : Tissus Papi et les Tissus du Chien Vert via leur site web. Afin d’harmoniser les couleurs que je choisis et de contrôler les coûts, je réalise un bon de commande dont voici un exemple. Ce bon de commande est sous forme d’un tableur, où je mets une photo du tissu, le lien vers la fiche produit du site web, le prix au mètre, le nombre de mètre voulu. Cela me permet ensuite de calculer le coût total de ma commande. La mercerie est achetée dans des boutiques parisiennes. Pour en savoir plus sur mes fournisseurs, cliquez ici.

La phase de création comprend donc :

  • La commande et achats chez les fournisseurs
  • La veille
  • La conception du produit
  • Le prototypage
  • La création
  • Le calcul du temps passé

Passons à la phase suivante, une fois que le produit est créé.

Vendre et faire de la publicité

Une fois le produit fini, il faut évidemment le vendre. Pour cela, je dois rédiger une fiche produit sur Etsy que je rédige en français et, pour partie, en anglais. Il faut donner envie au client d’acheter le produit et cela passe à 95 % par la photographie, essentielle pour la vente en ligne car c’est elle qui fait que le client sera séduit par ce que je propose.

Cette étape a donné lieu pour moi à de nombreuses heures de travail pour avoir un résultat que je trouve encore perfectible. Une fois que je serai totalement satisfaite de mes photographies, j’écrirai un billet sur ce sujet. Mais je souhaite tout de même  vous donner un aperçu du travail effectué. Je prends comme exemple le tote bag en coton japonais jaune et lin bleu au motif seigaiha.

Voici les premières photos que j’ai faites :

Après plusieurs lectures, notamment pour dompter mon Huawei P9, et une séance de travail avec une amie à la suite de laquelle j’ai fait des recherches sur ce que faisait d’autres créatrices comme Yokoo (mon modèle absolu !), voici les photos que j’ai réalisées :

Ensuite, j’ai à nouveau lu énormément de billets sur la question dans le manuel du vendeur et j’ai aussi lu le livre Photographiez vos créations de Heidi Adnum.

Évidemment, je profite de chaque shooting pour photographier plusieurs produits et en l’occurrence les tote bags mis en vente ont nécessité 5 shootings au total, comme vous le voyez sur ces photos.

J’avoue avoir eu de nombreuses phases de découragements mais les dernières photos réalisées m’ont remonté le moral.

Une fois les photographies terminées, je m’attèle à l’écriture de la fiche produit, une douzaine de champs à remplir dont certains demandent une attention particulière comme la description et les tags. Reste ensuite à remplir la partie en anglais : titre, description et matériaux. Écrire en anglais n’est pas facile pour moi donc cela me prend plus de temps que d’écrire le reste de la fiche produit. J’ai créé pour m’aider une fiche avec les phrases-types que j’écris dans chaque fiche produit et leur traduction.

Lorsque l’on gère une boutique sur le web, communiquer sur son activité, sur les nouveaux produits, ceux que l’on est en train de fabriquer est essentiel. Etsy offre la possibilité de le faire à travers l’annonce de bienvenue, les produits mis en favoris et les communiqués. À noter que je traduis en anglais tous les titres et autres textes que vous voyez sur la boutique.

Mais, pour communiquer sur ma boutique, j’utilise surtout les réseaux sociaux. Je gère une page Facebook et un compte Instagram et j’essaie de poster dessus quotidiennement sur l’un ou l’autre voire sur les deux. J’y partage des informations sur le DIY en général, sur la boutique, les produits que je suis en train de fabriquer, ma vie quotidienne (surtout sur Instagram). J’ai automatisé une partie de la communication notamment grâce à IFTTT, pour gagner un peu de temps. Enfin, je tiens à jour une sorte de répertoire de mes bonnes adresses sous forme de carte grâce à l’outil uMap. J’y mets les endroits que j’ai découverts et que j’ai appréciés tout particulièrement.

Enfin, le blog me sert aussi à faire de la communication sur ma boutique. Je publie un billet par semaine, ce qui me demande au moins 4 à 5h par semaine (selon le sujet et la longueur des billets) car j’espère d’avoir toujours un billet d’avance, de sorte de ne me retrouver au dépourvu, si j’avais un problème personnel qui m’empêcherait de publier mon billet dans la semaine. J’ai choisi de faire de ce blog une expression de tous mes loisirs créatifs : outre la couture et le tricot, je poste aussi mes recettes et des billets sur mes bonnes adresses. J’écris aussi des billets making of sur ma boutique (comme ce billet) et mes produits et aussi des billets sur les expositions de mode que je visite.

Chaque dimanche, j’inscris les statistiques du blog, de la page Facebook et de la boutique sur des fichiers qui me permettent de connaître ainsi le trafic et de voir les tendances.

 

Apprendre à vendre sur Etsy

Etsy est un superbe outil pour vendre sur le web. Cette entreprise fait tout pour améliorer les outils de la plateforme et simplifier la vie des acheteurs. Il y a donc régulièrement des changements. Récemment, par exemple, la façon de comptabiliser les consultations de la boutique et des fiches produits a changé. J’ai donc dû changer ma fiche statistiques sur Etsy pour être raccord avec la nouvelle présentation des statistiques. Ces derniers mois également, Etsy a donné la possibilité aux vendeurs de mettre une seconde langue. J’ai dû donc traduire tous les textes de ma boutique et de mes fiches produits. Il y a quelques semaines, Etsy a mis en place une option pour que les vendeurs proposent un emballage cadeau. Chaque changement entraîne donc pour moi un travail supplémentaire pour me mettre à page.

De plus, je suis encore une jeune vendeuse et je dois améliorer certains aspects de la vente en ligne. Cela nécessite pour moi de faire de la veille, de rédiger des fiches, de réfléchir à ce que je veux faire pour USeam, de commander des fournitures. C’est pour cela que vous trouvez dans mon Google Drive un dossier appelé Apprendre. J’y archive les fiches que je fais sur tel ou tel outil ou aspect de la gestion de la boutique. J’ai mis aussi dans ce dossier   les documents du programme Etsy Resolution 2016 et les notes que j’ai rédigées lors du programme Etsy Resolution 2016, programme que j’ai suivi et à la suite duquel j’ai ouvert ma boutique.

***

Au vu du temps dont je dispose et au vu de ce que je produis, je suis plutôt satisfaite de la teneur de ma boutique, je commence à acquérir une bonne vitesse de croisière. Récemment, j’ai d’ailleurs été obligée de ralentir un peu car ma santé commençait à en pâtir. J’ai adopté le principe de travailler un peu chaque semaine plutôt que de travailler intensément par à-coups, ce qui entraînait de trop longues périodes sans travailler sur ma boutique. J’ai donc adopté l’adage suivant : « Qui veut voyager loin, ménage sa monture » (Racine, Les Plaideurs, I, 1).

J’aime évidemment créer, coudre et tricoter, mais j’aime aussi les autres aspects de la gestion de la boutique. J’aime la phase de vente et de marketing car c’est un véritable challenge de vendre via le web. Même si cela a été douloureux parce que ça n’allait pas de soi pour moi, je commence à prendre plaisir à faire des photographies de mes produits, à me demander comment les mettre en valeur, en images mais aussi en mots, à travers la fiche produit. Et évidemment, j’adore écrire sur ce blog et faire du community management.

Même si cela me prend du temps, que c’est difficile et que les changements se font petit à petit, pour rien au monde je n’arrêterai maintenant que je me suis lancée ! J’aime la polyvalence que me demande ce travail, la diversité des activités que je fais et j’aime la liberté que j’ai, celle finalement que je n’ai pas dans mon emploi salarié.

 

 

7 commentaires sur « [Ma boutique] Gérer une boutique Etsy : la partie immergée de l’iceberg »

    1. Merci pour ce retour. Non pour le moment je n’ai pas pris le statut d’auto-entrepreneur car ma boutique en est encore à ses balbutiements. Mais si cela t’intéresse je te conseille de lire l’ouvrage de Gilles Daïd et Pascal Ngûyen. Par contre, je me suis inscrite au CAP Métiers de la Mode–Vêtement flou qui est pour moi une première étape pour changer de voie professionnelle à terme.

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      1. Merci pour ces précision. Je demandais car j’avais cru comprendre que pour vendre ses créations on était obligé d’avoir un statut officiel.
        Du coup, le CAP, c’est une obligation pour avoir un statut d’entreprise ? Je sais que certaines professions exigent un diplôme.

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        1. Non le CAP n’est pas obligatoire pour la vente de produits textiles mais effectivement il est obligatoire pour certains métiers de justifier d’un diplôme.

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