Azzedine Alaïa nous a quittés en novembre dernier à l’âge de 77 ans. De nombreuses personnalités se sont alors exprimées sur ce créateur discret, qui réussit à sublimer les femmes et qui allait à l’encontre des diktats de la mode, en refusant notamment de participer aux fameuses « fashion weeks » et en organisant ses défilés selon son propre agenda.
Les mots qui le désignent sont nombreux : « artiste » bien sûr, « artisan » mais aussi « couturier », comme il se désignait lui-même. D’ailleurs, beaucoup disent de lui qu’il était le dernier des couturiers, contrairement aux autres créateurs qui se contentent de dessiner.
C’est davantage par le terme « sculpteur » que je désignerai ce créateur car, devant ces longues robes moulantes, élégantes et intemporelles, on a vraiment l’impression d’être en face de sculptures, démunies des mannequins qui devraient les porter, presque fantomatiques…
D’ailleurs, Azzedine Alaïa étudia à Tunis la sculpture aux Beaux-Arts avant d’apprendre la couture. Il n’utilisait que peu le dessin et concevait ses robes en trois dimensions, ce qui se voit réellement, en tant que spectateur, même si vous n’y connaissez rien à la couture. Une question se pose justement face à ses créations : mais où sont les coutures ? On ne les voit pas ou à peine… Effet saisissant qui renforce cette impression de sculpture.
A noter également les robes avec des drapés qui rappelle la Grèce antique.

Cette exposition-hommage rassemble une quarantaine des robes les plus emblématiques des années 1980 aux années 2010. Elle est la première d’une longue série, selon la volonté de l’association Azzedine Alaïa. Elle se tient dans l’ancien atelier du couturier jusqu’10 juin 2018.

J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce couturier que je ne connaissais pas pour ma part.
Azzedine Alaïa « Je suis Couturier »
Du 22 janvier 2018 au 10 juin 2018
18 rue de la Verrerie
75004 Paris