Aujourd’hui, je voulais vous parler d’une démarche que j’ai entamée depuis plusieurs mois maintenant : celle du zéro déchet. Appelée ainsi, peut-être à tort, cette démarche consiste à consommer de manière à réduire ses déchets dès l’acte d’achat mais aussi de réguler sa consommation. Avant de vous décrire les premiers gestes que j’ai adoptés, il est nécessaire de définir l’expression « zéro déchet ».
C’est quoi exactement le zéro déchet ?
Cette démarche est un idéal à atteindre où tous les acteurs (publics, privés, citoyens) ont un rôle à jouer. L’un ne va pas sans l’autre si l’on veut réduire de manière drastique et durable nos déchets !
Pour aller plus loin, voici la définition du ZD que vous trouverez sur le site de Zero Waste France :
Produire sobrement
Pour réduire nos déchets, il faut commencer par modifier nos modes de production, afin qu’ils deviennent sobres et efficients dans l’utilisation des ressources naturelles et de l’énergie, permettant de réduire l’utilisation des matières premières. Il s’agit de passer de modes de production linéaires et toxiques à des systèmes circulaires et résilients, grâce aux progrès de l’écoconception.
Optimiser et allonger l’usage
L’usage d’un bien est limité ou interrompu non pas parce que celui-ci est « hors d’usage » mais pour des raisons liées à nos modes de consommation. Dans une démarche Zero Waste, on cherche au contraire à maximiser l’usage en réutilisant, partageant, mutualisant l’accès à des biens. En ce qui concerne les emballages, les modes de distribution reposant sur le « jetable » sont donc écartés au profit de systèmes basés sur la réutilisation (consigne, vente en vrac…).
Préserver la matière
Le compostage et/ou le recyclage permettent de valoriser la matière le plus efficacement possible. Cela signifie que l’on doit séparer le plus en amont possible, c’est-à-dire au sein des foyers et des entreprises, chaque flux de déchet, et le traiter séparément. C’est cette gestion séparée qui permet de réduire le recours à l’incinération et au stockage et de préserver au mieux les ressources naturelles utilisées dans les processus de fabrication.
L’association Zero Waste France résume cette démarche sous forme de schéma :

Le zéro déchet, une question d’éducation ?
Sans aucun doute le terreau était favorable à ce que j’entame une telle démarche. Mes parents qui ont tous les deux vécus dans un milieu assez modeste ont adopté des gestes écologiques, davantage par souci d’économie. Ils m’ont enseignée à faire attention à l’eau lorsque je prenais des douches ou faisais la vaisselle et aussi à éteindre une pièce en en sortant. Deux gestes qui peuvent paraître simples mais que tout le monde ne fait pas, loin de là !
Toujours dans un souci d’économie, j’ai toujours vu mes parents cuisiner, et cuisiner des légumes de saison. Pas de fraises en hiver chez nous ! Et pas non plus de plats préparés. Je leur servais d’ailleurs de marmiton, d’où le fait que la cuisine soit aussi pour moi une passion, une évidence.
Par ailleurs, aussi loin que mes souvenirs remontent, j’ai toujours vu mes parents faire le tri : plastique, cartons, verre. On allait au supermarché déposer les piles et les ampoules usagées et on déposait à la Toxinette, un véhicule aménagé par la Communauté urbaine du Mans pour la collecte des déchets spéciaux, tout ce que nous ne pouvions pas jeter dans les ordures ménagères. Ce genre de véhicule existe d’ailleurs dans de nombreuses villes. À Paris, cela s’appelle le trimobile.

Enfin, les vêtements que nous ne mettions plus étaient déposés à Emmaüs.
Quelques gestes simples que j’ai naturellement intégrés et reproduits, une fois le foyer familial quitté.
Les premiers gestes adoptés
Je partage avec vous les premiers changements que j’ai opérés dans ma vie pour entrer dans une démarche zéro déchet. Ce qu’il y a de bien quand on commence une telle démarche et que l’on rencontre des gens qui ont opté pour le même choix est que personne ne vous juge. Il y a un vrai respect du fait que l’on n’avance pas au même rythme. Certaines personnes vont très vite, très loin et pour d’autres, cela prend plus de temps. Je partage donc mon expérience personnelle et je ne vous conseille en aucun cas de commencer par cela. À vous de voir et à chacun ses envies et ses besoins ! L’important est finalement la prise de conscience, tout simplement !
Le dressing
Au-delà du fait que j’aime créer des vêtements et des accessoires, que c’est un moyen d’exercer ma créativité, la démarche zéro déchet a commencé pour moi dans le dressing. En commençant la couture, je suis informée sur la façon dont les vêtements que nous portions étaient fabriqués. J’ai regardé plusieurs documentaires sur le sujet et j’ai découvert l’horreur. J’achète de moins en moins de vêtements neufs maintenant. Je les fais, même si cela reste très marginal ou bien j’achète des vêtements et des accessoires dans des boutiques vintage. Outre leur côté unique et original, j’aime porter des vêtements qui ont été portés, qui se transmettent ainsi que l’on se passe de génération en génération. Ils sont précieux car ils nous rappellent qu’un vêtement est fait pour durer et pour être porté de nombreuses fois.
La réparation, que l’on appelle retouche dans le milieu de la couture, est aussi une évidence pour moi. Recoudre un bouton, refaire un ourlet, je le fais de nombreuses fois dans une année !
La cuisine
Comme je l’ai écrit ci-dessus, je continue à cuisiner des légumes de saison et à manger des fruits de saison. Je fais mon bento pour le midi que je ne transporte plus dans un sac plastique mais dans un furoshiki. C’est un carré de tissu qui nous vient du Japon que l’on noue de façon à emporter tout ce que l’on veut : bento, livre, bouteille. On l’utilise même pour emballer des cadeaux.
J’ai récemment remplacé mes filtres à thé jetables achetés en magasins bio par des filtres en coton.

La salle de bain
La salle de bain a connu un changement assez radical elle aussi !
Je n’achète plus de déodorant depuis plus de 6 mois. Ne vous méprenez pas car j’en mets toujours. J’ai juste remplacé ceux que j’achetais par un déodorant que je fais moi-même. Une recette vraiment simple à faire et qui ne prend pas de temps.

J’ai remplacé les produits industriels composés de produits chimiques et qui ont de multiples composants par un seul et même produit :
- Plus de gel douche mais du savon
- Plus de parfum mais des eaux florales
- Plus de crème hydratante mais des huiles végétales
Je prône en matière de beauté et de soin du corps un retour aux ingrédients uniques qui possèdent déjà les propriétés que nous cherchons. N’oublions pas que depuis des millénaires, les hommes ont perfectionné la recette du savon et que ce dernier, jusqu’à très récemment, était utilisé pour tout : pour se laver, pour laver son linge et pour laver sa vaisselle.
La cuisine et le ménage
Plus de grattoir dans ma cuisine ! Une brosse l’a remplacé. Ok, j’avoue, j’en ai gardé quelques unes car il n’est pas si facile de nettoyer sa casserole après avoir cuisiné des salsifis… J’ai aussi pendant un temps fait mon liquide vaisselle mais depuis quelques jours je teste le simple savon de Marseille (avec un peu de vinaigre blanc pour les plats vraiment gras…).

Pour faire le ménage, je n’utilise plus que le savon noir, le bicarbonate de soude et les cristaux de soude. Pour laver mon sol, une cuillerée à soupe de savoir noir et deux cuillerées à soupe de bicarbonate de soude. Ajouter de l’eau chaude et le tour est joué ! Pour laver mon lavabo, mon évier, ma douche et mes toilettes, ainsi que mes vitres et mes miroirs, je n’utilise plus que du vinaigre blanc, des brosses et un peu d’huile de coude.
En prévention, afin que mon évier, mon lavabo et ma douche ne se bouchent pas, je verse une fois par mois une tasse de bicarbonate ou cristaux de soude et une tasse d’eau bouillante puis je laisse agir. Comme je n’utilise que du savon, le risque est que les tuyaux se bouchent.
Évidemment, je fais ma propre lessive et mon propre adoucissant. Une recette sans doute à améliorer mais c’est déjà pas mal.
Les courses
Lorsque je sors, je prends souvent maintenant mon sac à dos. Cela me permet de mettre tous les articles que j’achète dedans. Ainsi j’évite au maximum de ramener des sacs plastiques. J’essaie aussi d’avoir toujours des sacs en tissu, des tote bags pour y mettre mes courses. Lorsque je fais le marché, je réutilise les sacs en papier, n’ayant pas encore réalisé de sacs en tissu. C’est ainsi que je me suis heurtée récemment à un refus de la part d’une vendeuse dans une boulangerie qui ne souhaitait pas mettre le pain dans un sachet avec le nom d’une autre boulangerie. En fait, son refus résidait dans le fait que l’on ne verrait pas le nom de la boulangerie où j’avais acheté le pain, ce que l’on aura pas vu de toute façon, puisque le pain aurait fini au fonds de mon caddy. C’est donc pour une histoire de marque ! Pour le thé, vous pouvez réemployer une boîte à thé et pour les fromages achetés chez votre fromager préféré, une simple boîte en plastique suffit !
***
La démarche zéro déchet est une démarche personnelle qu’il faut prendre comme un work in progress. Le plus important est d’avancer et peu importe à quelle vitesse. J’ai d’ailleurs tendance à penser qu’avancer trop vite peut avoir l’effet inverse : le rejet en bloc que tout ce qui avait été mis en place.
Le plus important quand vous commencez une telle démarche est de savoir se pardonner ! Oui, cela est normal de craquer parfois et de racheter du liquide vaisselle parce que vous êtes trop fatiguée ou que vous n’avez plus les ingrédients nécessaires pour en faire ! Il faut savoir lâcher du leste pour mieux comprendre comment vous pouvez améliorer les choses pour faire que vos convictions ne soient pas en rivalité avec votre vie quotidienne et que les deux finissent par s’aligner pour que votre mode de vie reflète finalement pleinement vos convictions profondes.
Un dernier élément me semble important : le plaisir. Si cette démarche n’est qu’une source de contraintes et que vous n’y prenez aucun plaisir ou satisfaction, je vous conseille d’arrêter sur le champ ! Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à découvrir des nouvelles façons de faire, à découvrir les propriétés de tel ou tel produit et aussi à réaliser des produits par moi-même. J’ai l’impression d’être une consommatrice plus éclairée, d’apprendre à mieux consommer, en bref, d’être une conso-actrice, une conso-maker !
Webographie
Quelques liens pour aller plus loin :
Tu vois en lisant ton article je réalise que les mauvaises habitudes ont la vie dure : j’ai par exemple dans ma cuisine une brosser à vaisselle ET une éponge… pourquoi, je sais pas !
Je suis cependant beaucoup pus vigilante dans ma salle de bain : j’achète des produits solides le plus possible, j’ai remplacé les cotons tiges par un cure oreille, j’opte pour les gels rechargeable etc.
En tout cas merci pour tous ces rappels, la sensibilisation sur le sujet est tellement importante !
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Bonjour Hélène, merci pour ton commentaire.
C’est bien de commencer en ayant les produits auxquels nous sommes habitués et les nouveaux produits l’un à côté de l’autre. C’est un bon début, en douceur !
J’avoue n’avoir jamais essayé les gels rechargeables mas cela aussi peut-être un bon début.
Je pense qu’il faut être pleinement conscient que c’est l’industrie qui nous a obligés à consommer ainsi tous ces produits (gels douches, liquide vaisselle, etc). Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps (50 ou 60 ans) des produits de base comme le savon ou le vinaigre blanc servaient à tout faire !
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C’est vrai qu’on a multiplié les produits sans réelle utilité… désormais je privilégie ceux qui sont effectivement rechargeables, et aussi multi-usages. Bon après-midi à toi
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