Récemment, le Conseil Suédois de la Mode a annulé la Fashion Week qui devait se dérouler à Stockholm, du 27 au 29 août 2019. Par ce geste, les Suédois décident de ne plus prendre part à cette industrie polluante et souhaitent encourager des marques respectueuses de l’environnement et en accord avec les valeurs des consommateurs.
Une industrie polluante et inhumaine
Notre consommation de vêtements, en effet, entraîne non seulement un désastre écologique mais aussi un désastre humain. Désastre écologique car comme vous le savez peut-être déjà, l’industrie textile est la seconde industrie la plus polluante au monde, après le pétrole. Nos vêtements sont fabriqués en grande majorité en coton (et notamment nos tee-shirts), une plante qui nécessite une grande quantité d’eau et d’engrais chimiques. Sans oublier les traitements sur les tissus (dont la teinture) qui sont fait à base de produits chimiques dangereux pour l’homme et l’environnement. Effectivement notre façon de nous vêtir pollue énormément :
- Il faut 2500 litres d’eau pour fabriquer un t-shirt de 250 g
- 25% des substances chimiques produites dans le monde sont utilisées dans la filière textile (WWF)
- le polyester, fibre synthétique provenant du pétrole, représente 70% des fibres synthétiques utilisées
Chaque année, ce sont des milliers vêtements qui sont brûlés. Comble de l’ironie, il est plus rentable de les brûler que de les recycler. Un documentaire danois a notamment révélé que la marque H&M brûlerait 12 tonnes de vêtements par an. La France souhaite légiférer et interdire la destruction des produits non alimentaires, dont les vêtements, sur son territoire.
Mais l’industrie textile n’est pas seulement un désastre écologique, c’est aussi un désastre humain. En 2013, l’effondrement du Rana Plaza a ouvert les yeux au monde entier, car cette catastrophe a fait 1127 morts. Les consommateurs ont, en effet, découvert le visage des gens qui fabriquaient les vêtements qu’ils portent chaque jour : des hommes, des femmes, voire des enfants, entassés dans des usines insalubres, au péril de leur vie. Depuis, de nombreux reportages, documentaires, articles ont décrit les conditions de travail des ouvriers du textile : outre un salaire misère et des conditions de travail dangereuses, certains font face à du travail forcé, comme en Ouzbékistan où les fonctionnaires sont réquisitionnés pour ramasser le coton à la main ; d’autres sont séquestrés, devenus ainsi des esclaves, sans oublier la malnutrition, les mauvais traitements jusqu’au harcèlement sexuel. C’est une vérité : c’est grâce à cela que nous payons si peu cher nos vêtements. D’ailleurs, comme le précise Nayla Ajaltoumi, dans le dossier du magazine Up, le mag, dédié à la mode éthique, « On paie aujourd’hui nos vêtements 15% moins cher que dans les années 2000, et ce, malgré l’inflation ». Quand vous achetez un vêtement, demandez-vous si le prix est juste, si cela n’est pas me cas, cela signifie que quelqu’un d’autre en paie le prix.
Pourquoi ai-je acheté un t-shirt propre ?
Le vêtement propre est donc un vêtement fabriqué dans le respect de l’environnement et des hommes et des femmes qui le créent. Je peux l’affirmer aujourd’hui : j’ai un t-shirt propre ! D’autant plus que je l’ai acheté auprès de la marque Le t-shirt propre !
Cette marque propose différents produits : des t-shirts à manches longues et courtes, pour hommes et femmes, ainsi que des sweats pour hommes. Mais pourquoi sont-ils propres ? Tout d’abord, ils sont fabriqués en coton bio ou en fibres recyclées. Le coton bio utilisé par la marque pousse en Grèce, c’est-à-dire sur notre continent. Et c’est la seule chose qui ne vient pas de France car c’est aussi un produit fabriqué en France, comme nous le rappelle le petit drapeau tricolore sur chaque vêtement !
- Patronage et emballage dans l’Aveyron
- Tricotage et teinture dans la Somme
- Confection dans le Tarn
- Etiquettes dans la Haute-Loire
La marque met en avant le made in France et le respect de l’écologie et cela est vraiment gagnant. Sur le site, les créateurs de la marque nous rappellent le désastre écologique engendré par la fabrication des vêtements et expliquent clairement leur démarche.
J’ai commandé un t-shirt blanc à col rond et en ouvrant le colis, j’ai vraiment été surprise par la douceur au toucher du coton. Le coton bio est vraiment plus agréable à porter que le coton conventionnel. De plus, le t-shirt est vraiment dense. La plupart des t-shirts blancs que l’on achète sont un peu transparents, ce qui n’est pas le cas de ce t-shirt.

Le coût des vêtements varient entre 39€ et 43€ (et 79€ pour le sweat). Certes, ce prix est élevé si on compare ce produit à des t-shirts vendus par des marques de fast-fashion (environ 10€). Mais si on le compare à une « grande » marque de sportswear, vous paierez le même prix. Et pourtant, les conditions de fabrication du vêtement ne sont vraiment pas les mêmes. Il est clair que le prix est souvent un frein à l’achat de vêtements éco-responsables jugés trop chers. Faut-il renoncer pour autant ? Ne vaut-il mieux pas acheter moins mais mieux ? C’est en tout cas ce vers quoi je veux tendre car le consommateur est aussi un acteur. C’est à lui de soutenir les entreprises comme Le t-shirt propre.
Bibliographie et webographie
- « La mode peut-elle devenir éthique et écolo ? » , Up, le mag, n°18, hiver 2017
- Effondrement du Rana Plaza, article Wikipedia
- « Textile, que deviennent nos vêtements invendus ? » , France Info, 7 juillet 2018
- « Pour lutter contre le gaspillage, la France veut interdire de détruire les invendus de produits alimentaires » , Juliette Garnier, Le Monde, 7 juin 2019