Les collants peuvent-ils être éco-responsables ? Pour les femmes qui portent des jupes et des robes en hiver, les collants sont des sous-vêtements indispensables dans leur garde-robe. Malheureusement, notre consommation de collants par hiver peut être impressionnante ! Le collant a le désavantage de ne pas durer très longtemps. Heureusement, cet accessoire ne résiste plus à la vague écologique que connaît la mode depuis maintenant quelques années. Des marques éco-responsables se sont créées et vendent des collants plus durables. Avant un tour d’horizon de ces marques, une petite histoire des collants s’impose.
Histoire des bas et des collants
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les collants constituent un accessoire révolutionnaire car il a connu, tout au long de son histoire, de nombreuses évolutions, notamment par les matériaux utilisés pour le fabriquer, mais aussi par les différents usages ou propriétés que nous leur avons attribués. Il peut, en effet, avoir différentes utilités : l’apport de chaleur, la mise en valeur des jambes, le confort, l’amélioration de la circulation sanguine, que l’on trouvera dans le domaine médical.
Avant les années 1920, les bas (et les collants) étaient portés dans le domaine de la danse et du spectacle. Le sous-vêtement des danseuses consistait en un « caleçon de modestie », bas en laine, en coton ou en soie, tenus par des jarretières. Il évolue ensuite en maillot-collant. C’est dans les années 1920 que ce vêtement quitte les planches, se démocratise et entre dans le monde « civil ». La raison en est simple : les robes des femmes raccourcissent et laissent les jambes à découvert. Les bas sont alors en soie et en rayonne, un matériau qui reste populaire jusque dans les années 1960. La rayonne est en fait une fibre textile artificielle en viscose, conçue à partir de cellulose, c’est-à-dire de bois. Cette matière a permis de démocratiser les bas auprès du plus grand nombre de femmes.


Dans les années 1940, une nouvelle matière fait son apparition : le nylon. Le nylon est, comme la rayonne, une matière textile artificielle mais contrairement à celle-ci, elle n’est pas cellulosique mais plastique. Le nylon est inventé en 1938 par la firme Du Pont de Nemours et devient le composant principal du collant. C’est une révolution ! Enfin une fibre résistante, élastique et agréable au toucher ! Le bas en nylon n’est commercialisé qu’en 1939 sous le nom de bas en soie synthétique. Les femmes sont alors séduites par les caractéristiques du bas en nylon, à savoir une qualité irréprochable et une finesse très agréable. Mais la Seconde Guerre Mondiale éclate et les femmes doivent se priver de nylon. C’est la pénurie de fibres textiles car elles sont utilisées notamment pour la fabrication des parachutes et des pneus. Pour faire face à cette pénurie de bas, les femmes se maquillent les jambes avec du thé ou dessinent au crayon les coutures des bas sur leurs jambes.
Mais les bas en nylon n’ont pas dit leur dernier mois. Après la Seconde Guerre Mondiale, ils réapparaissent et se démocratisent. Ils s’exportent vers l’Europe et les femmes sont séduites par cet accessoire qui évolue. Les bas fantaisie plaisent aux femmes, et le choix s’agrandit : des bas sans couture apparente, avec des motifs, ou de différentes épaisseurs. Dans les années 1950, le collant fait son apparition, alors qu’il était jusque-là réservé au domaine du spectacle et du cinéma. En 1953, l’américain Allan Grant créé un « panti-legs » (« jambes culottes ») à partir d’un prototype développé pour sa femme enceinte : une paire de bas accrochée à une culotte. En 1959, le collant se popularise quelque peu.
Il devient incontournable dans les années 1960 avec l’apparition de la mini-jupe. En effet, les collants permettent le port de la mini-jupe et connaissent dès lors un succès quasi immédiat, procurant aisance et permettant de montrer les jambes. Mary Quant, qui popularise la mini-jupe, fait même créer des collants assortis. En France, le succès du collant reste indissociable de celui de Dim (« Le Bas Dimanche » à l’origine, fondé en 1953), qui détient dès le début de la décennie un quart du marché. Durant cette décennie, une nouvelle révolution s’opère. Le nylon est progressivement remplacé par l’élasthanne qui permet de commercialiser des bas et collants toujours plus résistants et élastiques. Cette matière est plus élastique et extensible, jusqu’à 600% sans se briser. Elle permet une bonne aération du collant, absorbe l’humidité et les odeurs et est agréable au toucher. Vous verrez sans doute aussi le terme Lycra pour désigner cette matière. En fait, le lycra est une dénomination commerciale désignant un tissu extensible fabriqué à base de fibres d’élasthanne. La gamme des collants s’élargit à nouveau : on en trouve de différentes couleurs, de différentes épaisseurs, en différentes matières (laine, etc.), avec des motifs en tout genre.
Dans les années 1990, les collants deviennent parfois « sculptant », pour mettre en forme ventre et fesses. L’aspect esthétique voire médical est mis en avant avec l’apparition de collants « ventre plat » ou « anticellulite ».
Nouvelle révolution pour les collants : l’apparition de marques qui fabriquent des produits plus éthiques et plus respectueux de l’environnement car, comme vous l’avez compris, depuis presque un siècle maintenant, les collants sont fabriqués dans des matières textiles artificielles et non plus naturelles. C’est donc bien un produit polluant pour l’environnement, nocif pour notre santé et peu durable. Pour fabriquer une paire, il faut près de 14 000 km de fil, 750 l d’eau et de nombreux produits allergènes pour les teintures. Éminemment jetable, 72% des collants sont utilisés moins de 6 fois, car le collant file vite…
10 marques de collants éco-responsables
Voici une liste de marques toutes engagées dans une démarche écologique :
- Swedish Stockings : collants créés à partir de déchets de nylon pré et post-consommation. En renvoyant 3 paires de collants usées à l’usine de Swedish Stockings, en échange, celle-ci vous enverra un coupon de 10% de remise à utiliser sur le site ;
- Billi London : collants biodégradables qui peuvent s’étirer dans tous les sens, à 360 degrés, ce qui signifie qu’ils pourront s’adapter et s’ajuster à toutes les morphologies sans se détendre ;
- We are Though : collants en bambou ou en fibres recyclées ;
- Rev Society : collants en nylon régénéré, coton recyclé, fibres végétales vierges mélangées avec des teintures certifiées ;
- Adèle : collants colorés en coton bio à 98%, certifiés GOTS et fabriqués en France ;
- Peau éthique : un seul modèle de collant noir et épais en coton bio à 97% ;
- Bleuforêt : collants en coton, en laine ou en laine et soie, fabriqués en France ;
- Atelier Unes : collants consignés en fibres recyclées. Une fois votre collant usé, vous pourrez le renvoyer et 2€ vous seront remboursés ;
- Olly Lingerie : collants en coton bio mélangé, en cachemire mélangé ou en polyamide recyclé ;
- Estampille : deux modèles de collants fabriqués en France et en polyamide recyclés.
Pour ma part, j’ai testé les collants de la marque Atelier Unes. J’ai d’ailleurs participé à la campagne Ulule de la marque Atelier Unes pour les collants. Ce qui m’a plu dans le concept : les collants sont en grande partie en fibres recyclées. Cette technologie se développe de plus en plus et je pense qu’il faut aider les marques à s’investir dans ce type de fabrication. De plus, j’ai bien aimé le concept de consigne. Ainsi, la fin de vie du collant est pris en compte. Les collants usagés devient ensuite des chouchous. Pour en savoir plus, cliquez ici. Mon expérience est un peu mitigée avec ce collant. Celui que j’ai reçu suite à la campagne sur Ulule s’est filé lorsque je l’ai mis la première fois, à l’entrejambe au niveau de la couture. La marque m’a gentiment envoyée un autre collant qui, malheureusement a commencé à filer au même endroit après quelques utilisations. Concours de circonstances peut-être !?

J’ai aussi testé les collants en laine fine de chez Bleuforêt car je voulais des collants qui me tiennent chaud pendant l’hiver. L’extérieur est en laine et l’intérieur en coton. J’apprécie qu’ils soient fabriqués en France. J’aime aussi qu’ils aient un pied ! C’est tout bête mais cela permet de mieux porter le collant et cela est vraiment plus agréable.

La marque Peau éthique propose une seule paire de collants. Ils sont noirs, composés à 97% de coton biologique. De fines rayures les accentuent le côté féminin de ce collant, très doux et très agréable à porter. J’aime beaucoup la ceinture de ce collant qui est très élastique et bien gainante. Comme les collants de Bleu Forêt, ses collants ont un pied et franchement, j’adore ! Ils taillent un peu grand mais je n’ai pas trouvé cela gênant.
Enfin, j’ai testé les collants de la marque Swedish Stockings. J’ai choisi une paire de collants noirs, assez opaques. Je les trouve très agréables à porter et bien taillés. Pour le coup, cette marque propose toute sorte de collants, des plus classiques aux plus fantaisie. Enfin, j’aime vraiment leur concept de recycler leurs propres collants.
Qu’est-ce que les deniers ?
Vous avez sans aucun doute déjà vu ce mot sur les emballages de collants. Les deniers sont la mesure de l’opacité d’un collant. Ils vont de 5 à 100 deniers. En fait, c’est une ancienne unité de titrage de la masse linéique des fils et fibres textiles. Il permettait de savoir le poids en grammes pour une longueur de 9000 mètres. Un collant de 20 deniers signifie qu’il fait 20 g pour 9000 mètres de fil. Le fil utilisé est alors très fin dans ce cas et donc, le collant est fin et transparent. Plus les deniers sont élevés, plus les collants sont épais. Ils sont opaques à partir de 50 deniers.
Conseils d’entretien
Pour les collants de type voile, assez fins et transparents, aux deniers peu élevés, un traitement spécifique s’impose avant de les porter : mouillez-les à l’eau froide, essorez-les, mettez-les au congélateur. Après quelques heures, sortez-les et laissez-les décongeler puis lavez-les à la main avec une lessive pour linge délicat. Cela permettra de resserrer les fibres du collant.
D’une manière générale, on déconseille souvent de laver les collants à la machine, il vaut mieux les laver à la main, mais tout dépend des recommandations de la marque. Si vous les lavez à la machine, évitez les lessives avec des agents détergents et mettez-les dans un filet de lavage, seuls, et non avec des soutiens-gorge dont les agrafes pourraient endommager les collants.
Recycler ses collants
Comme vous l’avez vu précédemment, certaines marques (Swedish Stockings ou Atelier Unes) proposent de récupérer les collants usagés. Vous trouverez aussi plein de façon sur le web pour réutiliser vos collants usagés : élastiques pour cheveux, filets pour les fruits, tawashi, rembourrage, etc.
Mais je voulais surtout vous parler de la marque Povera car j’aime beaucoup leur concept. Cette marque récupère les collants usagés pour en faire des bijoux et accessoires : boucles d’oreille, bracelets, bagues, plastrons, ceintures ou encore bandeaux. Vous pouvez envoyer vos collants directement à l’atelier ou bien les déposer dans des points de collecte à Paris, Lille ou Bruxelles.
L’histoire du collant est une histoire passionnante, histoire de la société, de la mode et de la technologie textile. Elle nous montre qu’un produit évolue et s’adapte à son époque. L’heure est maintenant à la consommation responsable ! Grâce à la création de marques éthiques, cette gamme de collants s’élargit d’année en année et certaines marques pensent à la durée de vie complète et notamment à son réemploi après usage. J’espère vous avoir donné envie de tester quelques-uns de ces produits.
Webographie
- «Histoire du collant», Fantaisy.com ;
- «Collants», Wikipedia ;
- «L’incroyable histoire des bas et collants à travers le temps», Lemoncurve ;
- «L’histoire du collant Dim», Dim ;
- «Que signifie les deniers pour les collants ?», Blog de Well ;
- «4 marques de collants éco-responsables à absolument sauvegarder», Raquel Belhassen, The Alleah ;
- «Quelle marque de collants bio choisir ?», Emilie Cuisiner, Femininbio ;
- «5 marques de collants éco-responsables pour ne plus polluer la planète», Mylène Wascowiski, Terrafemina, 13 novembre 2019.
Bonjour, Merci pour cet article très intéressant !
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Bonjour, merci pour votre retour.
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Coucou j’achète pas mal de Bleu Forêt, mais surtout des collants en laine cachemire, mérinos éventuellement coton; avec une éthique, je m’en fiche un peu, en ce qui me concerne je privilégie quand c’est possible des marques françaises, Made in France(mais de plus en plus dure) et surtout chauds; car on a beau dire que les nouvelles matières sont chaudes, ce n’est pas le cas ! En allant en Laponie, je ne peux pas me permettre des matières qui ne tiennent pas la route ! Beau choix de marques, Bleu Forêt reste une marque rapport qualité prix au top 🙂
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Bonjour, merci pour votre retour !
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