Les BG, c’est une marque de patrons de couture créée par Olivier et David, deux anciens concurrents de l’émission « Cousu Main » de M6. Soit dit en passant, je suis totalement orpheline depuis que cette émission s’est arrêtée après seulement deux saisons. Mais revenons aux BG. Cette marque propose uniquement des patrons de vêtements masculins et c’est assez rare pour être souligné. Il y a, en effet, beaucoup de marques qui proposent des patrons de vêtements féminins, quelques-unes qui proposent des patrons pour femmes et hommes, mais peu se sont lancés dans le domaine de la mode masculine seulement ! C’est d’ailleurs la seule que je connaisse. Cette marque de patrons conçus par des hommes pour des hommes offrent une série de vêtements tendance.
Je l’ai donc testée avec le teddy L’Irrésistible que j’ai adapté aux envies de la personne à qui il était destiné. Le teddy est devenu un classique du vestiaire masculin. Ce type de veste nous vient tout droit des Etats-Unis. C’est notamment le blouson porté, en dehors du terrain, par les joueurs de football américain. Elle est conçue pour être portée à la mi-saison, printemps et automne, sur un pull fin ou une chemise. Elle est entièrement doublée et les manches, le col et la ceinture sont en bord-côte. Toutefois le patron proposé par les BG offre une version avec un col chemise, une fermeture avec un zip métallique et une poche d’épaule pour un look plus urbain et moins sportif.
Pour ce vêtement, le commanditaire a choisi comme tissu principal un wax de la marque Vlisco. Comme vous pouvez le voir sur les photos, c’est un tissu coloré avec de larges motifs. Pour les finitions, le bord-côte et le zip, j’ai choisi de les prendre en bleu marine, l’une des couleurs dominantes du tissu principal. Pour la doublure, j’ai choisi un satin de soie noire. Cliquez ici si vous voulez lire mon billet dédié à la soie. J’ai modifié le patron puisque je n’ai pas fait de poches intérieures ni de poche d’épaule. Comme pour le précédent vêtement que j’ai réalisé, la chemise Hedwige de République du Chiffon, j’ai ajusté le patron aux mesures de celui à qui il était destiné.
Ajuster le vêtement
Pour que ce vêtement sied parfaitement à la personne au commanditaire, j’ai toutefois procédé différemment que précédemment. Puisque ce vêtement n’est pas prêt du corps, comme une chemise ou un pantalon, je n’ai pas réalisé une toile à patron en entier. Avec les mesures du commanditaire, j’ai déterminé la taille du patron à découper. En l’occurrence, le haut du torse correspondait à la taille M et le bas du torse à la taille S. J’étais donc sûre qu’il y aurait un travail d’ajustement à faire. J’ai réalisé l’ossature du vêtement en M, dans le tissu principal, c’est-à-dire les devants et le dos. Pour les manches, je les ai coupées en toile à patron (en taille M toujours) et montées à la main sur le corps de la veste. L’essayage a permis de réduire la largeur de la manche sur une partie de la manche seulement, et sans surprise à réduire le vêtement en bas pour la faire correspondre à la taille S.
Les points techniques
Le choix d’une doublure en soie et d’un tissu à motif pour la veste ajoute deux difficultés supplémentaires à la fabrication de ce teddy :
- L’ajustement du patron ;
- Les raccords de motif ;
- La pose du thermocollant ;
- Les poches (de devant, portefeuille et d’épaule) ;
- Les manches ;
- Le col ;
- La fermeture éclair ;
- La couture de la soie ;
- L’assemblage du vêtement et de la doublure.
Comme d’habitude, je ne détaillerai pas tous les points techniques mais je vais m’attarder sur quelques-uns.
La modification apportée au patron
J’ai modifié le patron de la doublure. J’ai ajouté, en effet, 2 cm au patron au niveau du milieu dos. J’ai ensuite cousu sur quelques centimètres dans le sens de la longueur ces 2 cm en haut et en bas. J’ai fait cela sur ma veste et mon manteau car j’avais appris en cours de couture que cela permettait au dos d’avoir de la place.

Les raccords de motif
Lorsque vous choisissez un tissu à motif, il est nécessaire de faire des raccords. Évidemment, vous ne pouvez pas raccorder l’ensemble des éléments entre eux. Il faut donc faire un choix. Généralement, on fait les raccords sur le devant. J’ai donc fait un raccord entre le devant droit et le devant gauche. Comme vous le voyez, malgré le fait que le blouson soit fermé, le motif se poursuit. Sur le devant, j’ai fait un raccord entre chaque devant et l’empiècement de la ceinture.
De plus, même s’il n’y a pas de raccord entre le dos et les devants, j’ai fait en sorte que le bas des devants et des dos soient à la même hauteur dans le motif. Comme vous le voyez également, j’ai coupé le dos en mettant le cartouche avec la mention « High-Life » au centre du dos, c’est-à-dire sur la colonne vertébrale. Ce cartouche se retrouve aussi au centre de la parementure du dos et sur le passepoil à l’intérieur des poches de devant, le petit détail qui tue !





Si vous voulez en savoir plus sur les tissus à motifs, je vous invite à lire mon billet en cliquant ici.
Les poches
Cette veste comprend quatre proches : deux poches de devant, une poche intérieure (dans la doublure) et une poche d’épaule. Mon commanditaire ne souhaitait de poche d’épaule et je n’ai pas non plus fait de poche intérieure, étant donné que la doublure est en satin de soie et qu’en l’occurrence, c’est un type de tissu qu’il ne faut pas trop travailler. Il vaut mieux éviter les petits détails de couture, comme les poches.
Les poches de devant sont des poches paysannes passepoilées. Le passepoil et le grand fond de poche sont dans le tissu principal et sont thermocollés. Le petit fond de poche est dans le tissu de la doublure. Ces poches sont très simples à réaliser et le livret qui accompagne le patron offre une explication très claire. Si vous préférez les vidéos explicatives, voici le tutoriel vidéo d’une autre marque de patrons, Coralie Bijasson – C’est moi le patron, que j’aime particulièrement :
Les manches
J’avoue que les manches de ce patron m’ont un peu perturbée. Je m’explique : les manches d’une veste sont des manches dites « tailleur » ; elles sont donc en deux pièces dont l’une plus petite, se trouve en dessous du bras. Pour avoir réalisé avant une veste et un manteau, j’ai déjà l’habitude de ce type de manche.
Seulement la manche de ce patron est en un seul morceau, sans doute, pour faciliter la vie du couturier ou de la couturière car, en l’occurrence, la manche tailleur demande un peu de dextérité, notamment pour résorber l’embu d’une partie de la manche. J’avoue ne pas trop aimer les simplifications de patrons mais j’ai fini par m’y faire !
Petit détail qui n’est pas des moindres. Si vous pliez en deux la manche sur la ligne de couture, vous verrez que ce côté est plus grand que l’autre. C’est donc le côté où se trouve le coude. Cette couture sera donc dans le dos. Cette petite information, qui n’est pas dans le tutoriel, vous fera gagner du temps.
L’assemblage de la doublure et du vêtement
C’est sans aucun doute le point le plus technique de ce vêtement. J’ai d’ailleurs apporté une modification à cette étape. Afin que la doublure et le vêtement se tiennent à l’intérieur, je les ai reliés entre eux par un petit bout de tissu. J’ai donc découpé deux rectangles de 1 cm sur 3 cm. Avant de coudre le col, j’ai cousu ces rectangles aux marges de la manche et de la doublure pour les relier entre elle. Ainsi, votre doublure sera bien tenue à l’intérieur. C’est une technique que j’avais faite pour la couture de mon manteau Ernest.

Pour finir, des dessous de bras

Pour faire ce vêtement, j’ai décidé de réaliser la doublure en satin de soie. Toutefois la soie est un tissu fragile et peut notamment être taché par la transpiration. J’ai donc ajouté des dessous de bras noir pour protéger la doublure au niveau des aisselles.
Ce teddy est sans aucun doute l’un des plus beaux vêtements que j’ai fabriqué avec le manteau Ernest et la chemise Hedwige de République du Chiffon. Pour la petite histoire, j’ai mis plusieurs mois à réaliser cette veste car j’ai enchaîné erreur sur erreur. Le problème ne venait pas du patron mais bien de moi. Fatigue, manque de concentration et la boulette n’est pas loin. Afin d’y remédier, j’ai pris le taureau par les cornes. J’ai planifié mes séances de travail à des moments où j’étais sûre d’être reposée et puis j’ai rédigé un billet sur mes pires loupés en couture, comme catharsis ! Je suis en tout cas très heureuse d’être finalement arrivé à bon port après ce voyage de plusieurs mois !