[CAP2019] Le manteau Ernest de République du Chiffon

Inscrite dans un groupe Facebook d’entraide pour le CAP, plusieurs membres du groupe s’étaient mis au défi de réaliser un manteau en décembre. Le manteau en laine, la pièce indispensable de l’hiver ! Vous verrez que les carreaux et les couleurs chaudes sont assez tendance cet hiver.

C’est une pièce que je n’aurais pas à faire au CAP puisque je suis inscrite au CAP vêtement flou et non tailleur. Pour rappel, le flou désigne des vêtements en étoffes fines et souples, comme les robes, chemises ou chemisiers, vêtements d’enfants et vêtements d’intérieur. Le tailleur désigne au contraire les vêtements structurés comme les manteaux, les vestes, les jupes et les pantalons. On retrouve cette distinction dans les ateliers. Mais ce défi me permettait de travailler des points techniques que je pourrai retrouver au CAP comme les poches ou encore le col. Et d’avoir un nouveau manteau !

Pour ce défi, j’ai choisi de réaliser le manteau Ernest de République du Chiffon dans deux lainages achetés chez Sacrés Coupons Le coin des affaires, car la coupe le permettait. Je connaissais, bien sûr, de nom République du Chiffon (RDC pour les intimes) mais je n’avais jamais réalisé de vêtements à partir d’un de leurs patrons. J’avoue que j’aime beaucoup ce que propose cette marque car ces vêtements sont vraiment des classiques intemporels. Ernest est dans l’esprit « swinging London ». Cette expression fait référence à la vitalité de la ville de Londres, devenue dans les années 1960, la capitale de la culture pop et de la mode.

Voici la description du manteau faite sur le site de RDC.

Ernest est un manteau structuré, esprit « swinging london ». Réalisable en version longue ou courte pour l’adapter à toutes vos tenues. Col Claudine, découpe originale, poches passepoilées dans la couture et pli creux au milieu dos en font un modèle de niveau 4/4. Idéal avec des jupes courtes 60’s en version longue ou sur un pantalon en version courte, il peut être adapté au jour comme au soir en fonction des matières choisies.

Un sacré style ! Toutes ces couleurs détonnent un peu dans la grisaille parisienne !

Ce patron est assez compliqué à réaliser et demande un bon niveau de couture. RDC lui met la note de 4/4 d’un point de vue de la difficulté. De plus, les instructions sont parfois un peu trop laconiques à mon goût mais je sais que celles du CAP le seront plus car les points techniques ne seront expliqués que par des sections. Voici une vidéo qui explique ce que sont les sections mais j’aurai l’occasion de revenir sur ce point dans un prochain billet.

Comme mon précédent billet sur la chemise ou le chemisier, ce billet n’est pas un tutoriel pas à pas. Toutefois, je mets en avant les points techniques auxquels j’ai été confrontée :

  • Les poches
  • Le pli creux
  • Le col
  • La parementure et l’enforme du bas
  • Les manches
  • La doublure et son montage
  • Les boutonnières et les boutons

Les poches

Pour réaliser les poches, j’ai suivi les instructions du patron en me rendant compte finalement que la méthode proposée n’était pas très orthodoxe (ni très pratique) puisqu’il s’agissait de coudre les poches dans les marges de couture (jusque-là tout va bien…) mais une fois les deux parties du devant assemblées. Or, on coud d’abord les poches puis on coud les côtés. C’est, du moins, comme ça que j’avais fait pour un vêtement précédent avec des poches. J’ai réussi à me débrouiller mais cela n’a pas été très facile à cause de l’épaisseur des lainages notamment.

Voici la technique que j’utilise d’habitude pour coudre des poches

Le pli creux

Le pli creux n’est pas une technique très compliquée mais j’ai choisi de le faire bicolore. Pour faire le creux, vous devez prolonger jusqu’en bas le repère du pli sur votre patron et couper une pièce de couture, au pli, sans oublier les marges de coutures. Pour les parties latérales du dos, il ne faudra évidemment pas les couper au pli (puisque vous faites le pli creux dans une autre couleur) et il faudra compter les marges de couture.

Vous aurez un magnifique pli creux bicolore !

Le col

Le col est un col arrondi, un col Claudine. Il faut donc bien réaliser l’arrondi si l’on veut une belle finition. Le patron du dessus du col est plus grand que celui du dessous pour que vous fassiez rouler le dessus sur le dessous et ainsi que la couture soit cachée sous le dessous mais cela m’a davantage dérangée puisque j’ai plusieurs fois réalisé cette technique pour des chemisiers sans que le dessus soit plus grand que le dessous. Si l’on prend son temps et que l’on fixe au fer la couture, cela se fait tout seul ! De plus, pour placer le col sur l’encolure, les instructions ne précisent pas de combien il faut décaler le bord du col du bord du devant. Je l’ai décalé de 3 cm, la croisure étant de 3 cm.

La croisure étant de 3 cm, j’ai mis le bord du col à 3 cm du bord du manteau

Le col et le corps du manteau faisant un tout assez épais, j’ai choisi de bâtir le tout avec une couture à la main avant de piquer à la machine.

Les manches

La parementure et l’enforme du bas ne présentent aucune difficulté. Je passe donc directement aux manches. J’avais lu sur différents blogs qu’il y avait un problème avec les manches du manteau et notamment que l’embu était trop grand. Personnellement, je n’ai pas rencontré ce problème avec le lainage mais avec la doublure mais je reviendrai plus tard sur ce point.

Pour coudre des manches tailleur, c’est-à-dire avec un dessus de manche et un dessous de manche, vous remarquerez qu’il y a un côté vraiment plus long que l’autre. Cela est tout à fait normal. Vous devez assembler les deux parties en respectant les crans et vous pouvez utiliser votre cuisse pour vous aider à épingler en arrondissant le tout.

L’embu des manches est généralement à froncer en ajouter deux fils l’un à 2 mm de la ligne de couture, dans la marge de couture, et l’autre à 2 mm en dessous de la ligne de couture. Toutefois, il est très compliqué de froncer un lainage de cette façon-là mais vous pouvez le faire à la main, lorsque vous posez vos épingles pour maintenir les deux pièces de couture. Concernant les manches, j’ai pris l’habitude de bâtir à la main avant de coudre à la machine. Cela fait vraiment gagner du temps car vous êtes sûr•e ainsi de ne pas faire de pli.

La doublure

Pour coudre la doublure, je n’ai pas rencontré de difficulté particulière à part les manches que j’ai dû froncer beaucoup et effectivement, l’embu est très important. Je n’ai pas modifié le patron, car cela n’était pas mon but et au final la doublure se place très bien dans le patron. La difficulté se trouve dans son montage au reste du corps. Je vous conseille de suivre pas à pas le tutoriel de la veste Michelle pas.

L’étape la plus difficile a été les finitions des manches et du bas du manteau, la couture à la main à faire pour assembler doublure et manteau et éviter que le tout baille. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre ce qu’il fallait faire exactement. J’ai fini par mettre les éléments dans le même sens que les photos du tutoriel et tout s’est bien terminé. Je vous conseille de suivre ce tutoriel étape par étape. Il est notamment écrit qu’il faut glacer le col ultérieurement mais je vous conseille de le faire au même moment que dans le tutoriel de la veste Michelle.

Les boutons et boutonnières

Bien que ma machine soit très performante, je n’ai pas réalisé les boutonnières car le tissu est trop épais. Il est vrai que je ne voulais pas non plus prendre le risque d’abimer mon manteau à cause d’un matériel peu adapté. Je suis allée dans un atelier spécialisé dans la réalisation de boutonnières à Paris qui s’appelle Mireille Boutonnière. Attention, cet atelier n’est ouvert que le matin. Cela ne m’a coûté que 4€ et un peu d’attente car les boutonnières sont faites en direct live ! Vous repartez donc avec votre ouvrage terminé.

Pour les boutons, j’ai choisi des boutons à recouvrir d’un diamètre de 2,7 cm et je les ai recouverts de tissu à carreaux. Je trouve que cela fait vraiment sympa car cela crée une harmonie dans le manteau qui n’est pas cassée par un autre élément.

Conseils techniques

Avant de clore ce billet, je voulais vous donner quelques conseils techniques concernant le thermocollage et le repassage. Comme thermocollant, vous aurez besoin d’un thermocollant dit « laineux », donc spécial lainage. Pour le poser sans abimer votre tissu, je vous conseille d’utiliser une patte mouille, soit un linge humide. Vous devez couper votre thermocollant sans les marges de couture ; vous éviterez ainsi les épaisseurs superflues. Posez votre thermocollant sur le tissu puis humidifiez-le à l’aide d’un vaporisateur ou de votre fer à repasser. Positionnez votre fer à repasser sur lainage. Posez la patte mouille dessus puis apposez votre fer sans repasser. Pour les grandes pièces, commencez par le milieu.

D’une manière générale pour le repassage des lainages, je vous conseille d’utiliser un patte mouille. Cela vous évitera d’abimer votre tissu en écrasant la laine. Vous verrez d’autres conseils pour coudre la laine sur le Journal d’Artesane.

J’ai réalisé ce manteau en m’entraînant pour le CAP, ce qui signifie que j’ai fait deux journées de seize heures et quelques heures en plus. La première journée fut consacrée à découper le patron et à découper toutes les pièces du manteau (lainage, doublure et thermocollant) car il y a beaucoup de pièces, ce qui n’arrivera pas le jour du CAP, puisque je fais le CAP flou (et non tailleur) et que les épreuves sont évidemment adaptées. La seconde journée de huit heures a été consacrée à coudre l’ensemble du manteau en laine (sans la doublure). Je n’ai pas pu réaliser une troisième journée mais le reste (la doublure et son montage au manteau) a été cousu en huit heures environ.

Je suis très heureuse d’avoir réalisé ce manteau car cela m’a permis de m’entraîner à coudre et à être attentionnée pendant huit heures, ce qui n’est vraiment pas facile. De plus, j’ai réalisé une pièce difficile avec plusieurs points techniques que je vais devoir savoir maîtriser pour le CAP. Enfin, j’ai maintenant un magnifique manteau ! J’en ai évidemment profité pour me racheter un béret et pour me faire une nouvelle écharpe avec la laine Douceur de La Droguerie.


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